Desire Francois Laugee peintre et poete - poesie Peintures et sculptures dessin et musique
Désiré François Laugée
est né le 25 janvier 1823 à Maromme dans la banlieue
de Rouen, où son père, originaire de Valdécie,
non loin du berceau de la famille du corsaire Surcouf, dont
il est issu, exerçait la charge de Commis en Ecritures.
Sa sœur Caroline
Laugée (13 octobre 1819 – 23 avril 1908) épouse son
beau-frère Joachim
Pierre Joseph Malézieux (07 février 1821 – 14 novembre
1889) Conducteur des Ponts et Chaussées, Conseiller
Municipal de Saint-Quentin et Poète.
Avec son épouse, il donne naissance à cinq enfants.
Le troisième Georges
Paul François Laurent devient comme son père un peintre
de grand talent. La fille aînée Marie
Laugée épouse l’élève de son père
Julien Dupré (19 mars
1851 – 15 avril 1910).
La deuxième fille Laurence
Laugée épouse son cousin Joachim
Malézieux, Architecte à Saint-Quentin.
Enfin, sa belle sœur Clotilde
Eléonore Malézieux (09 juin 1840 – 02 février
1929) épouse le 10 avril 1901 à Saint-Quentin
le peintrePhilibert
Léon Couturier ( 06 mai 1823 – 26 novembre 1901) qui réside
dans son atelier 7 quai Gayant à Saint-Quentin
(un complexe cinématographique remplace sa demeure aujourd’hui).
Désiré François Laugée
quitte Rouen à l’âge de deux ans en 1825
pour s’installer à Saint- Quentin dans l’Aisne
où son père vient d’être nommé. Il fait sa
scolarité au collège des Bons Enfants. Il manifeste
très tôt ses dons pour le dessin. Il est donc
inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Quentin,
fondée par Maurice Quentin de la Tour, dans l’atelier
de Louis-Nicolas Lemasle élève de Jacques-Louis
David, il se lie d’amitié avec Jean-Baptiste
Malézieux, dit Patiot, de cinq ans son aîné
et fréquentant la même école et devient ainsi un fidèle
de la famille Malézieux. Son père voulait faire
de lui un mécanicien, mais Louis Lemasle
lui a fait prendre conscience de ses dons et capacité en dessin
et peinture, si bien que, de guerre lasse, son père
cède et l’envoie à Paris où il s’inscrit
à l’Ecole des Beaux-Arts et simultanément
dans l’atelier de François Edouard Picot,
lui aussi élève de Jacques Louis David. Il connaît
alors des revers de fortune familiaux et sa santé se détériore
gravement. Il est sur le point de devoir renoncer à ses études,
mais son maîtrePicot prend en charge
ses besoins et lui permet de finir ses études.
C’est dans l’atelier de François
Edouard Picot qu’il devient ami avec son futur beau-frère
Philibert Léon
Couturier. Ils ont le même âge.
En 1845, il participe à plusieurs concours de l'Académie des Beaux-Arts, au sein de l'Ecole Royal des Beaux Arts, et postule, sans succès, à deux reprises au Grand Prix de Rome dans les catégories peinture historique, paysage historique en 1845 et peinture historique en 1846.
Dès 1845, à l’âge de 22 ans, il expose
au Salon, et ceci jusqu’à la fin de sa vie.
Après son mariage, il s’installe à Nauroy,
à dix kilomètres de Saint-Quentin où réside
la famille Malézieux. Sa notoriété est
grande tant dans l’Aisne qu’à Paris.
Il est appelé le « maître de Nauroy » (et non le Maire de Nauroy, car il ne fut jamais maire de la ville).
Désiré François Laugée
est un peintre de transition. Il évolue toute sa vie
entre l’académisme de ses premières années
et l’influence naissante et grandissante des écoles romantiques
(Barbizon) et des impressionnistes
auxquels il n’adhère pas toutefois. Mais, comme eux, il pratique
l’atelier et la peinture de plein air.
Amoureux de la nature et de la Picardie, il
participe à la naissance des peintures de paysannerie
dans laquelle excelleront son fils Georges
Laugée, son gendre Julien
Dupré et sa petite fille Thérèse
Cotard-Dupré.
Dans son œuvre il y a beaucoup de portraits
de commande, des grandes fresques religieuses
dans diverses églises de Paris (la
Trinité, Sainte Clotilde, Saint
Pierre du Gros Cailloux) et de Saint-Quentin (la Basilique),
et enfin une peinture réaliste de la campagne
et de la vie paysanne.
On peut dire ainsi qu’il fit partie des peintres de genre.
Il fut lié à Jules Breton, Jean-François
Millet, peintres qui influencèrent son gendre
Julien Dupré, son fils
Georges Laugée
et son beau-frère Philibert
Léon Couturier.
Il est aussi un excellent portraitiste. Ses
œuvres les plus célèbres sont les portraits
de son ami Henri Martin, maire de Saint-Quentin
et sénateur de l’Aisne. Un portrait
en buste est visible au Musée Antoine Lécuyer
à Saint-Quentin, et un portrait en
pied post-mortem visible dans l’Hôtel de Ville
de Laon. Et surtout les portraits de son ami
Victor Hugo : un buste de face de son vivant,
un buste couché sur son lit de mort (musée Antoine
Lécuyer de Saint-Quentin) et un grand tableau
représentant Victor Hugo étendu sur son lit de
mort dans le décor de la chambre mortuaire (Musée
de Digne).
Très ami avec Alexandre Dumas, il montra
aussi des talents de poètes dès l’âge
de 17 ans.
En 1845, il présente au Salon de Paris
un portrait d’un père et de son fils qui ne sont
autres que son père Georges
Laugée et lui-même.
En 1865, il reçoit la Légion d’honneur
et de nombreuses récompenses pour ses travaux.
Il devient membre de la Société des Artistes Français
avec la qualité de « Hors concours ».
Les dernières années de sa vie il se consacre
presque entièrement à la représentation de la nature
et de la vie paysanne, donnant de la noblesse à une
peinture qui était encore peu considérée
par rapport à la peinture historique et religieuse.
Commentaire de Louis
Albin, beau-père d’Albert
Malézieux, architecte, neveu de Désiré
Laugée, dans le journal « Le
Glaneur « dont il était rédacteur en chef
: « M. Laugée est modeste : c’est le propre
du vrai talent, mais justement à cause de cette modestie
qui fait le maître s’éloigner du soleil,
il nous semble que le soleil devrait chercher le maître
et lui rendre justice. On est donc bien myope au ministère de
l’instruction publique et des beaux-arts – et ailleurs.
Mais, sapristi, pense-t-on qu’ils se remuent à la pelle, les Désiré
Laugée, et ne comprend-on pas qu’un gouvernement
s’honore en honorant des artistes qui honorent leur pays
! Combien y a-t-il de temps que notre éminent concitoyen est chevalier
de la Légion d’Honneur ? Des siècles. Oui, nous
le savons, il nous en voudra de cette note, mais nous ne plaiderons pas les
circonstances atténuantes et, au contraire, nous avouerons la préméditation,
car enfin, c’est enrageant de voir ce que nous voyons.
Et l’Institut ? M. D. Laugée a déjà été
porté trois fois sur les listes de la section des Beaux-Arts
– une fois en tête- mais Baudry qui venait de faire
son magnifique plafond de l’Opéra a été
élu. Actualité. M. Lehmann est mort et il faut
le remplacer. Voilà, pour Messieurs de l’Institut,
l’occasion de faire un acte de justice. Ils le feront. »
Ils ne le feront pas !!!
Dans l’Estafette de Janvier 1881, A.
Hustin évoque la carrièreartistique
de Désiré François Laugée dans
les termes suivants :
« Si son nom n’est point aussi populaire que bien
d’autres, il ne faut pas cependant s’empresser d’en conclure
que Laugée n’a point apporté dans ses productions
ces qualités solides qui sont comme l’apanage
des maîtres.
Son dessin est serré, d’une sévérité
impitoyable ; sa couleur est pleine, chaude
et vibrante en dépit d’une discrétion voulue, d’une
recherche étudiée de la modération dans les accents. Enfin
on sent, dans ses diverses œuvres, cette entente de la
composition sans laquelle le plus beau morceau
de peinture ne peut captiver que les dilettantes passionnément
épris des habilités de brosses et des hardiesses
d’exécution. Il sait – chose difficile et rare – ramasser
sa lumière et l’étaler au point précis
où se concentrera l’intérêt de l’action, pour
rejeter dans les mystères et les profondeurs d’une ombre
transparente tout ce qui ne doit y concourir que comme appoint ou accessoire.
Et, ce maniement du clair obscur, il le possède comme
les vieux maîtres, en y semant ça et là
quelques notes d’une poésie bien personnelle,
une évasion de sentiments et un caractère
qui en imposent.
Son œuvre générale respire en outre un parfum
de sincérité, d’honnêteté. Il ne traduit la
nature que comme il la voit, comme il la sent, avec une conscience
et des scrupules exclusifs de tout entraînement de pinceau.
Il n’y a point, dans son faire, cette fièvre et ce respect des
hasards de la brosse que d’autres érigent en culte ; mais si l’on
y découvre le souci de la forme, la préoccupation du ton et de
la valeur locale, l’un et l’autre sont transfigurés, rehaussés
par l’ampleur de l’exécution.
Fait-il un portrait, avec l’individualité, il cherchera l’expression
non du moment, mais habituelle, et cette intensité de vie que Delatour
savait si bien incruster dans le regard.
Nous montre-t-il des paysans, ce sera comme ils sont réellement,
dans leur entourage, avec le monde de pensées et de
labeurs au sein duquel ils se meuvent.
Nous retrace-t-il une scène historique ? L’Archéologue
se montrera de suite. Il suivra la vérité dans le costume,
dans les accessoires, dans le milieu, mais surtout aussi et principalement dans
l’expression.
Nulle part le maître n’a mieux donné, suivant
nous, la mesure de ses qualités diverses, que dans les grandes peinturesdécoratives. Il y a là une élévation,
un souffle biblique dont la discrétion du coloris
vient encore doubler l’impression. Laugée
est en effet, avec M. Puvis de Chavannes, un des rares artistescontemporains qui aient compris que la peinturemonumentale devait se marier, s’harmoniser avec l’architecture
des édifices qu’il s’agissait de décorer,
autant dans ses lignes et son ensemble que dans sa sonorité,
que les cadres de pierre avec leurs tons
et leurs profils exigeaient une composition
et une exécution différente. »
Il meurt à Paris dans sa résidence-atelier,
15 bis boulevard Lannes dans le XVI ° arrondissement, le 24 janvier 1896.
Il est enterré dans le caveau familial au cimetière de Passy.
Ce caveau est acheté par Désiré
François Laugée en 1884. Il est toujours visible dans
la section 1 du cimetière. Aucun signe
religieux n’orne la sépulture. Sur la stèle
sont fixés une palette de peintre en
bronze avec des pinceaux et au dessous un
médaillon en bronze représentant
Célestine Malézieux
l’épouse de Désiré François Laugée.
Dans ce caveau sont inhumés : Désiré
François Laugée, Julie
Laugée (une soeur aînée de Désiré),
Célestine Laugée-Malézieux,
Clotilde Laugée (la
dernière fille de Désiré François Laugée),
Georges Laugée
son fils et Edmond Eggli
(le gendre de Georges
Laugée).
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