L’ Ecole de Barbizon est
l’école des arbres. Ce n’est pas
un enseignement maître/élève, mais
un contact direct avec la nature. Une
génération après Corot,
ils forment une fraternité et
refusent de se soumettre à la dictature
de l'Académie des Beaux-Arts
(illustrée par des peintres comme Bouguereau,
Gérôme, Cabanel).
Ces peintres (Millet,
Théodore Rousseau, Diaz
de la Pena) chassés de Paris
par l'épidémie de choléra et la
révolution de 1848, s'installèrent
à la campagne, dans les auberges
sordides mais bon marché de la région
(Ganne à Barbizon,
Lion d'Or à Chailly,
ou encore Bourron-Marlotte). Jamais
un groupe n’a rassemblé autant de peintres
en un même lieu depuis la Renaissance.
Ils furent les premiers à se
consacrer aux lumières, aux
sous-bois, à la vie quotidienne
des paysans. Certains peignaient les
sous-bois de la Forêt de Fontainebleau
(Diaz), la vie des fermes
et des champs des alentours, le bétail
(Ch. Jacques, Troyon,
Rosa Bonheur) les paysans
au travail (Millet), mais tous ont
étudié le paysage et
ont fait leurs premières esquisses
en plein-air.
S’ils s’inspirent de la
peinture hollandaise et des anglais
(Bonington, Turner,
Constable), ils abordent des thèmes
nouveaux, comme l’est leur regard neuf
sur la nature. Le paysage
est peint sur le motif. Et peint
très vite. 3 coups de pinceau
valent mieux que 2 ans dans l'atelier.
On mêle huile, aquarelle
et pastel pour rendre les vibrations
à travers les feuillages. On
choisit des empâtements violents
de couleurs (ils peignent
"au jus de pruneau") pour rendre éclat
de la lumière dans les clairières.
Leur dessin est moins
précis, mais la vérité du geste
est là. Nous voyons de vrais paysans
au travail et non les paysans,
idéalisés en atelier,
des peintres académiques. Leur
nature n’est pas au repos (reste
de romantisme) On y voit des orages,
du vent, des nuages agités. Seuls, les impressionnistes
représenteront l'instant, le fugitif, ce qui
ne dure pas.
De 183O - 186O, on les appela les Fils
de la Lumière. Ils furent relayés
par la génération impressionniste.
Bazille, Monet,
Renoir, Sisley (le
1° à fréquenter la forêt
de Fontainebleau), séjournèrent
à leur tour dans le village.
Puis vinrent les Romantiques
(Murger, George Sand,
Chopin, les frères Goncourt,
Musset, Stevenson)...
DLJ.
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