Mireille Malézieux est née le lundi 2 septembre
1895. Elle est la fille légitime d'Albert
Malézieux, Artiste musicien, architecte, homme de lettres et fin
crayon, âgé de 49 ans et de Marie
Albain, âgée de 42 ans. Ses soeurs vivantes sont : Suzanne
Malézieux (née en 1879), Antoinette
Malézieux (née en 1889).
Son père Albert Malézieux
meurt le 28 octobre 1908, Mireille Malézieux est âgée
de 13 ans.
Sa mère Marie Albain
meurt le 9 mars 1909, Mireille Malézieux est âgée
de 13 ans.
Sa sœur aînée Suzanne se marie le 14 octobre 1902 à
Saint Quentin avec Joseph
Garnier, né le 22 juin 1879. Après son mariage le couple
a dû s’installer à Arras au 22 boulevard
Crespel. Mireille est souvent invitée chez sa sœur à Arras.
Sa mère Marie Malézieux
Albin lui envoie une carte postale à Arras, certainement
avant octobre 1908, car le texte laisse supposer que le père, Albert,
était encore vivant, pour lui dire qu’elle lui manque :
« Chère Mireillette,
Je m’ennuie de ne pas recevoir de lettre de toi. Tu sais bien que j’aime
à te lire et que je suis privée de ne pas t’avoir auprès
de moi. Je t’aime toujours beaucoup et voudrais une petite lettre de
mon petit oiseau chéri.
M. Malézieux
Dans la marge : Embrasse ton frère et ta sœur pour nous. Antoinette
me dit que Tom Pouce est en excellente santé. »
Le frère et la sœur sont Joseph et Suzanne. Tom Pouce
est sans doute un animal familier de la famille.
La disparition de ses parents est un grand choc pour Mireille, et elle a
beaucoup de mal à se remettre de ces deux deuils en moins d’un
an.
Sa sœur Antoinette épouse le 10 septembre 1913 à Bondeville
près de Rouen Edouard
Henri Marie PINEL. Pour des raisons que nous ignorons, Antoinette, après
le décès de ses parents serait venue s’installer à
Elbeuf avec sa jeune sœur Mireille âgée
de 13 ans qui restera avec elle jusqu’au printemps 1912.
La détresse psychologique de Mireille émeut ses amies qui lui
écrivent pour l’assurer de leur fidèle amitié.
Ainsi, Alice Demerliac,
artiste peintre, (27/03/1890 Oise –
16/11/1949 Rouen) qui épouse Adolphe Dubois à
Elbeuf le 4 avril 1913, écrit à Mireille une
charmante lettre le 16 juin 1911 suivie d’une belle aquarelle
représentant la rue menant à l’Abbatiale Saint-Ouen
à Rouen. (Voir
annexes)
« Ne sommes nous pas un peu sœur, chère Mireille, par la
communauté de nos affections et le partage des mêmes peines et
des mêmes joies. Ensemble, ne jouissons-nous pas aussi du grand art
de tes chères sœurs.
Tant de choses nous ont réunies durant ces quelques années que
nous ne pourrons nous oublier ; et, commencée d’une telle façon,
mon amitié pour toi ne pourra que se fortifier et être des plus
sincères et des plus durables.
Alice Demerliac
Elbeuf, 16 juin 1911 »
Les parents d’Alice
Demerliac écrivent aussi à Mireille :
La mère :
« Je pourrais vous dire tout le bien que je pense de vous, ma chère
petite Mireille, mais vous aimant beaucoup , comme une vieille maman, j’aime
mieux essayer de vous donner le secret du bonheur.
Continuez donc à être bonne et simple et aimez par dessus tout
votre devoir. C’est, soyez sûre, la grande force de la vie, et
le meilleur moyen de la traverser, de la façon la plus heureuse.
B. Demerliac
Juin 1911 »
Le père :
« Vous savez, ma chère petite Mireille, que je n’ai pas
l’habitude de faire de longues phrases et que je dis toujours bien sincèrement
ce que je pense. Croyez bien que je regrette beaucoup de vous voir partir
loin de nous, et que je souhaite de tout cœur que la vie vous apporte
tout le bonheur que vous méritez. N’oubliez pas le vieux grognard
qui est heureux de vous appeler sa petite amie.
Elbeuf 26 mars 1912
L. Demerliac »
La famille Dufayet d’Elbeuf laisse
aussi deux lettres à Mireille, alors qu’elle va quitter cette
ville. (voir annexe) Ces
lettres ne sont pas datées.
La première est de Suzanne Dufayet :
« Je conserverai de votre touchante affection, ma chère Mireille,
un souvenir attendri !
J’espère que la séparation ne changera pas vos sentiments
et je souhaite de tout cœur que ma fidèle amitié vous fasse
un peu de bien et vous procure quelques joies !
Suzanne Dufayet »
La seconde est de G. Dufayet, on peut supposer le mari de
Suzanne :
« Pendant ces deux années, j’ai pu, ma bonne petite Mireille,
apprécier votre gentil caractère et votre grande complaisance.
Vos qualités vous ont valu, à Elbeuf, de nombreuses sympathies,
grâce à elles, vous avez conquis toute mon affection.
G. Dufayet »
Nous trouvons toutes ces lettres dans le livre
d’Or de Mireille Malézieux (Collection particulière
).
Nous y trouvons aussi une partition de musique originale
et manuscrite de Georges
Malézieux, dit Géna, qui était le
frère cadet d’Albert
Malézieux et donc l’oncle direct de Mireille Malézieux.
Il s’agit du poème « L’Hirondelle
» de Lamartine mis en musique par
Géna.
Sur la première page on peut lire en en-tête :
« Ma chère Mireille,
Ton oncle est fort heureux de transcrire dans ton album sa musique sur la
délicieuse poésie de Lamartine , l’Hirondelle.
G. Malézieux. »
Sur la dernière page l’épouse de Géna,
Berthe Malézieux,
écrit à sa nièce :
« N’oublie pas, ma chère Mireille, que la prière
est la rosée qui rafraîchit notre cœur.
B. Malézieux. »
Nous ne savons rien de la suite de la vie de Mireille Malézieux.