Au Paturage : peinture de Julien Dupré.
Huile sur toile, 120 X 160 cm, Présentée
au Salon de Saint-Quentin de 1881. Peinture réaliste
de la vie paysanne de la fin du 19ème siècle. Entre académisme
et impressionnisme,
l’œuvre de Julien Dupré s’inscrit
dans la lignée de celle de son beau-père Désiré
François Laugée, de son oncle par alliance Philibert
Couturier et de son beau-frère Georges
Laugée. Elle s’attache à mettre en scène les
travaux des champs dans leur dure réalité et
à montrer la connivence entre l’homme et l’animal.
Les personnages ne sont pas figés dans des poses académiques
mais sont en mouvement dans l’action, dans l’effort comme dans
le repos, montrant ainsi leur humanité. Les paysages
de Faneuse au soleil, bien qu’imaginaires dans la plupart
des cas, s’inspirent de la campagne picarde dans la
région de Saint-Quentin et de Nauroy.
Louis Albain
en fait le commentaire suivant dans le Glaneur
du 14 mai 1881 : « Nous connaissons plusieurs toiles
de M. Julien Dupré, mais aucune encore, à notre
humble avis, ne montre un assemblage aussi complet que celle portant le numéro
939 « Au pâturage ». Nous trouvons d’abord
sur notre carnet de notes, ces mots qui rendent bien l’impression
produite sur nous et sur tout le monde, nous osons le dire : « Toile
de force ». Oui, c’est bien là l’art,
fort, robuste, viril, dédaigneux des petits trucs et des vulgaires
ficelles à la mode et ne cherchant sa perfection qu’en lui-même.
Au milieu d’un gras pâturage une villageoise
arrête, en tirant sur la corde, une vache qui s’entête
à aller voir plus loin si l’herbe est plus épaisse.
La bonne femme et l’animal sont magistralement
dessinés et peints. Les mouvements
de tension opposés très nettement indiqués, sans qu’il
y ait exagération. La force dépensée de part et d’autre
est en parfait rapport avec ces mouvements. Le paysage
est clair et beau (voilà des verts, M. Schmidt !)
les dégradations de couleur bien
venues et, le petit groupe de bœufs au lointain très
joli. Cette belle toile est très remarquée
du public. »
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Dupré par Howard
Rehs