La mort de Sémiramis : Peinture de Pierre Jérôme Lordon. Huile sur Toile. Exposée au Salon des artistes Vivants de 1822. Musée de Dijon.
Sémiramis paraît mourante à l'entrée du tombeau de Ninus. Ninias est saisi de terreur, en voyant quelle victime il a frappée dans l'obscurité. La reine expirante lui adresse ces mots :
Hélas ! J'y descendis pour défendre tes jours;
Ta malheureuse mère allait à ton secours...
J'ai reçu de tes mains la mort qui m'était due.
Ce tableau a été commandé par le Ministre de l'Intérieur.
En peinture, on peut faire du grand sans employer des proportions colossales, et de grosses figures ne sont pas toujours celles qui ont le plus de grandeur dans les formes et dans l'expression. Ce sujet, destiné sans doute à décorer un édifice d'une étendue moyenne, aurait produit un meilleur effet si les personnages ne dépassaient que de quelque choses les proportions ordinaires. Le spectre de Ninus, surtout, a l'air d'un épouvantail, et la main droite de Ninias, dont on ne voit qu'une partie dans apercevoir le bras ni même les doigts, paraît sortir du sommer de la tête. Comment un artiste qui, comme M. Lordon, a donné depuis longtemps des preuves de talent et de goût, a-t-il pu laisser subsister une imperfection aussi frappante ? Sa Sémiramis, d'ailleurs, a paru beaucoup trop jeune, et d'un coloris un peu froid.
C.P. Landon.
