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Jérémie Pierre Jouan

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Litterature : Underdendam

Underdendam
Underdendam

Jérémie Pierre Jouan
Underdendam


Technique : Nouvelle
Support : Livre
Sujet : Nouvelle cyclotouriste d'un voyage aux Pays Bas
Localisation : Collection-Particuliere
Date : 2003 - Lieu : Hollande

Underdendam par Jérémie Pierre Jouan

Underdendam Jeremie Pierre Jouan realisateur peintres et sculpteurs Peinture sculpture

Underdendam : nouvelle composée en 2003 par Jérémie Pierre Jouan. Cette nouvelle est un clin d'oeil au village d'Underdendam au nord est de la Hollande, près de Groningen. L'histoire ci-dessous est romancée, mais historique.

Underdendam

Nous participions, pour la deuxième fois, à la prestigieuse course cyclotouriste Douai-Underdendam. Nous avions à parcourir, en sept jours, un millier de kilomètres à travers la plaine du Nord, en passant, non par la Lorraine, mais par les Ardennes belges, L’Escaut, Le Brabant, le Flevoland, Groningen puis enfin Underdendam, aux portes du Danemark.

Cette épreuve sportive était tout à fait étrange : elle se terminait dans un hameau, le long d’un canal déserté, devant un café chaud et un pan cakes au sirop d’érable. Son principe reposait sur l’endurance physique : les coureurs s’affrontaient en binôme, transportant sur leurs vélos tout le matériel nécessaire pour vivre et dormir, le plus souvent à la belle étoile. L’on devait également effectuer impérativement six haltes, distantes chacune de cent-cinquante kilomètres. Un ticket d’achat effectué dans le même village la veille et un autre, le lendemain, apportaient la preuve du passage et de la nuitée et permettaient de contrôler les itinéraires choisis. Ceux-ci étant à la convenance du binôme.

Nous avions donc arrimé sur nos porte-bagages le strict minimum : une tente, une batterie de cuisine complète pour deux, des changes pour cinq jours, des pièces de rechange en cas d’accident, des cartes routières précises, des livres, une pharmacie, des bidons d’eau, des sacs de couchages et quelques menus objets utiles et inutiles.

Chaque bicyclette était minutieusement pesée par les organisateurs et devait impérativement dépasser les vingt-cinq kilogrammes de charges. Les montures que nous utilisions étaient de vrais monstres, si l’on peut accepter ce terme pour qualifier la simplicité de nos moyens de transport. Les cadres, énormes, fixés à d’imposantes roues, aux pneus renforcés, ajoutaient à la fatigue qui nous attendait. L’assistance de proches étant rigoureusement interdite, seuls des inconnus croisés sur la route pouvaient améliorer notre ordinaire.

En dehors de ces quelques contraintes, tous les coups étaient permis. Il allait aussi de soi, par respect sportif, de ne pas profiter des avantages d’une quelconque motorisation. Ainsi, en ce lundi 1er août, nous nous rendîmes, vers sept heures, au lieu de rendez-vous, la gare ferroviaire de Douai.

De nombreux sportifs avaient revêtis des maillots aux couleurs de marques, souvent alimentaires. D’autres, comme nous, courraient sous la blanche et limpide bannière des inconnus. Nous portions le dossard dix-huit, et nous mîmes en position quand, vers la demie, l’ordre en fut donné.

Il devait être moins le quart lorsque le coup de sifflet retentit, brisant les tympans de la plupart d’entre nous. Les plus rapides décollèrent vers l’horizon gris des derniers terrils français. Ils avaient déjà, pour la plupart, quitté la ville, lorsque nous nous engageâmes sur un petit sentier que nous avions repéré et qui permettait de contourner une zone urbaine où, habituellement, l’on s’empêtrait. Le soleil doucement se levait, inondant de lumière des champs de jachères, de sinistres villages et des vestiges de l’industrialisation locale du dix-neuvième siècle.

Depuis plus d’une heure que nous roulions, dans le silence de la campagne, nous avions passé la première frontière et tentions de comprendre le système belge de signalisation. Nos cartes n’indiquaient les chemins que nous rencontrions, et ceux qui y figuraient ne se trouvaient pas.

Connaissant la charmante fantaisie de nos chers voisins dans ce domaine, nous avions résolu de nous diriger vers le nord-est. C’est donc à la boussole que nous suppléâmes les étonnantes informations que nos carnets routiers nous fournissaient. Ainsi, parfois, nous avions la désagréable surprise de suivre une route nationale passante – les camions roulant à vive allure se contorsionnaient entre les chicanes pour nous éviter - ou de nous retrouver sur une bretelle d’autoroute particulièrement mal indiquée. Mais la beauté des paysages wallons et flamands, la fraîcheur de l’Escaut et le calme des pistes atténuaient la raideur de l’information.

Nous remontions le fleuve, nous dirigeant toujours vers « le haut » de la carte. Peu nous importait le sens de l’eau, seuls ces tracés à l’encre, rectilignes ou arrondis, conservaient toute notre attention. Notre vitesse, constante, oscillait entre les vingt-cinq ou trente kilomètres heure. Le poids que nous supportions excédait les cent kilogrammes par véhicule.

Nous nous étions préparés pour une stratégie de vitesse qui consistait à conserver une même dynamique durant toute l’étape. Ainsi un relais avait été mis en place : celui qui ouvrait la marche – et qui maintenait bas son regard, pour n’être découragé d’une côte ou d’une distance – pouvait, dès qu’il le ressentait, céder sa place au deuxième. Le premier, alors s’écartait, cessant momentanément de pédaler, puis une fois doublé, se plaçait alors dans la roue de son compagnon, évitant ainsi les trop forts appels d’air, tout en s’en servant pour être entraîné par son prédécesseur. Ainsi l’équipage pouvait parcourir l’étape en limitant au maximum la fatigue, étant bien entendue que cette opération se répétait à chaque baisse de régime.

La journée était bien entamée, quand soudain se profila, au loin, l’imposant beffroi de Gand. Nous devions quitter les berges un peu avant la ville, évitant avec soin le vrombissement de ses voitures. Ne trouvant la route, que notre carte indiquait cependant, nous nous adressâmes à un autre cycliste, autochtone, qui venait à notre rencontre. Il nous étudia avec insistance, avant de nous demander si, par hasard, nous n’étions pas belges. Après lui avoir décliné notre nationalité, il partit d’un rire goguenard, puis s’excusa. Reprenant subitement son calme, il nous indiqua la direction, que nous empruntâmes sur-le-champ. Rapidement, néanmoins, nous nous étonnâmes que notre boussole n’indiquât qu’un maigre sud-ouest. Nous rebroussâmes chemin, en pensant aux flamands roses, ces jolies bestioles, qui donnent, dans ce pays, des envies de meurtres. Notre détour obligé restait acceptable, ne dépassant les vingt kilomètres.

Nous devions éviter autant Gand qu’Anvers. Nous avions décidé de passer au sud de ces deux villes. Lors de la précédente édition, notre choix contraire nous avait porté le long de digues venteuses, traversant des déserts de polders colonisés de redoutables moustiques. En prenant par Mechelen, nous pouvions, serrant toujours les hauts fourneaux d’Anvers, atteindre les abords de Tilburg, vers Rotterdam, sans trop d’encombres. Cette solution nous rapprochant de la civilisation nous semblait la meilleure. C’était sans compter sur l’imagination des sujets du roi.

Suivant un autre canal, nous nous attendions dans les kilomètres qui suivaient à traverser un pont, nous permettant de couper vers Breda, en Hollande. Nous chevauchions, concentrés la piste mouillée, cherchant au passage un endroit où s’arrêter, pour déjeuner. Après de brefs échanges, nous choisîmes de manger sur l’autre rive. Ce pont ne devait plus tarder.

Mais la route s’allongeait, tandis qu’à nos côtés coulaient lentement quelques péniches sur les flots plats du pays. Plus loin, un obstacle les obligerait à manœuvrer. Nous ralentîmes exceptionnellement pour assister à ce spectacle. Une étrange construction, une tour pleine, sortait subitement de l’eau, en son milieu. Les curiosités touristiques ne manquant pas dans cette contrée, nous faillîmes la photographier. Notre devoir nous rappelant bien vite à l’ordre, nous accélérâmes rattrapant les minutes perdues, oubliant bien vite cette ronde tour.

C’est au bout d’une vingtaine de kilomètres que, harassés, accostant une motocyclette nous doublant, nous demandâmes grâce et indications. La jeune fille sous son casque souriait. Plutôt, elle riait tellement que cela en était gênant. Les yeux brouillés par les larmes de son éclat, entre deux respirations, elle nous demanda comment nous eûmes connaissance de ce pont. La question incongrue, valut le détour, lorsqu’elle nous mit au parfum. Sincères, nous présentâmes notre carte routière, précisant l’emplacement de l’édifice du génie civil. D’hilare, elle passa à incrédule : le changement est surprenant. Le génie militaire, souvent mécontent des avancées de son homologue pacifiste, avait, en 1944, organisé, en l’honneur de la défaite allemande, une petite sauterie d’obus dans le coin. Le monument nautique non-identifié, que nous avions croisé, le prenant pour une tour, était ce qui restait de l’ouvrage détruit, une pile du pont. Comme il était prévu de le reconstruire, le jour où wallons et flamands s’entendraient, les mairies locales avaient obtenu que le tracé ne soit effacé d’aucune carte. Ainsi, deux imbéciles venaient de faire un nouveau détour de quarante kilomètres, par ignorance, démontrant que la connaissance n’élève pas uniquement l’esprit, mais aussi les performances sportives.

Reprenant le long cours tranquille de notre fleuve, en sens inverse cette fois-ci, pour poursuivre notre véritable itinéraire, nous abandonnâmes l’idée d’une restauration, préférant récupérer notre retard.

Les jours suivants s’égrenèrent normalement, sans incidents majeurs. La chance avait même été au rendez-vous, tapissant les bas côtés de cèpes énormes, que les Hollandais ne mangeait plus, depuis Tchernobyl. Etant français, nous étions immunisés, puisque nos douaniers avaient arrêté le nuage atomique à la frontière, le laissant s’engourdir dans les plaines de la Ruhr allemande. Les canaux néerlandais, de plus en plus petits, offraient de romantiques ballades à quelques barques de touristes et de splendides vaches laitières en mal de train. Pourtant ce n’était pas ces chiens jaunes des Pays-Bas, aux bruits assourdissants et au confort de renommé international qui manquaient.

Nous avions depuis longtemps dépassé Hilversum, dans la lointaine banlieue d’Amsterdam et plongions sur Apeldoorn, a travers les landes d’Epée, aux couleurs des garrigues, aux senteurs de Provence. Ce Parc Naturel de Hollande, à quelques encablures du Kröller Müller Muséum où reposent de nombreux Van Gogh, dépaysait, tant étaient loin ces prairies arrosées, ces moulins et autres idéalisations « goudatesques ». Nous devions remonter pour entrer au Flevoland. Notre première traversée nous avait amenés, alors que nous cherchions à dormir, dans un magnifique camping à la ferme, bordés de larges fossés d’eaux claires. Des paysans, à la ferme impeccable, nous accueillirent avec chaleur, nous étions leurs premiers visiteurs, le service venant d’ouvrir. Notre court séjour nous avait à un tel point enchanté, que nous nous étions décidés à retenter l’expérience. C’est au jugé et aux souvenirs que nous retrouvâmes son emplacement. Il était fermé. La mésaventure nous contrariant, nous poussâmes plus loin, avisant une habitante sur l’opportunité de cette fermeture. Décidément, plus nous montions au Nord, plus ces gens semblaient prendre de l’avance sur le temps. A nouveau, nous fûmes dévisagés avec intérêt.

Nous étions comme les Visiteurs, sortis d’une autre époque, atterrissant dans un siècle que nous n’aurions dû connaître. Les propriétaires avaient quitté la Hollande pour le proche Canada, abandonnant lâchement leurs clients français. Dépités, nous cherchâmes encore et encore. La nuit tombait. Nous naviguions entre chien et loup. C’est alors que, dépassant une cycliste pressées, sur une large route, nous fûmes tous deux frappés par la même intuition. Ralentissant le pas, pour la laisser revenir à nous, nous lui adressâmes un large sourire, qu’elle nous rendit poliment, et devisant du temps et des panneaux routiers, ce qui constituait à peu près la totalité de notre vocabulaire néerlandais, nous l’avisâmes de notre recherche. Charmante, elle nous donna deux pistes, tout en nous précisant que vue l’heure, et la date, il était fort probable que tout serait fermé. Notre menton tomba soudain à terre, effarés de la nouvelle. Voyant notre mine déconfite, elle s’éloigna en nous disant que si nous ne trouvions rien, elle pouvait nous prêter son jardin pour la nuit. Mais dans un souffle lointain, nous captâmes difficilement des bribes de l’adresse, qu’elle nous lançait.

Notre chasse commençait enfin. Entamant un sprint, peu recommandé, nous franchîmes la digue de tout son long en quelques minutes. Soudain, un panneau « Camping » nous arrêta, brusquement, laissant un nuage de poussières en suspend nous rattraper. Le visage éclairé de toutes les joies que procure l’état de repos, après cent cinquante kilomètres de routes venteuses, nous appuyâmes sur la clenche de la barrière qui fermait le terrain. Mais, elle ne céda pas. Une chaîne, d’ailleurs, ornée d’un menaçant cadenas, invitait l’étranger à passer son chemin.

La deuxième piste menant également à une impasse, nous nous retrouvâmes au point de départ, à l’endroit même où nous avait quitté cette inconnue. Nous allâmes donc à sa rencontre, scrutant les alentours, les jardins, les maisons, n’ayant pas bien compris le nom de la rue - De-Bowleunhertenboschsvreij - ou quelque chose de cet ordre, avec l’accent.

Mais devant sa porte nous attendait notre héroïne, qui savait pertinemment que nous ferions choux blancs. Son astuce avait au moins l’utilité de contrôler que nous cherchions bien un camping. Après s’être formellement étonné de la fermeture des deux établissements, elle nous proposa de rentrer nos vélos dans son garage, la pluie commençant à tomber. Debout dans son salon, les bras ballant, les jambes reproduisant mécaniquement l’effort de la journée, les yeux rougis de vent, de fatigue, nous restions cois. Que faire !

Elle était jeune physiquement, montrant l’aptitude hollandaise à l’effort cycliste. Charmée de notre balourdise, elle nous invita à nous assoire et nous offrit à chacun un grand verre de lait chaud. Le ventre gargouillant, réclamant son due, fit soudain la révolution, voyant le mépris calorique que nous lui réservions. La conversation s’engagea, simplement, sommairement. De fils en aiguilles, notre périple détaillé, nous vinrent à faire plus ample connaissance. C’est alors, un sourire au coin des lèvres, qu’elle nous annonça la particularité de ce jour. Elle vivait seule depuis longtemps, célibataire. Elle fêtait ce soir son quarantième anniversaire. L’idée que deux inconnus perdus puissent partager son gâteau, l’enchanta. Nous n’avions cependant pas grand chose à offrir, n’ayant nullement prévu cet imprévu. Embêtés, nous nous consultâmes, et résolûmes de partager notre repas.

L’ordinaire sportif, n’est, de manière générale, pas spécialement réputé pour sa qualité gustative, mais plutôt pour ses plâtrées quantitatives. Et nos maigres provisions consistaient en nouilles chinoises déshydratées, coquillettes, saucisson, gouda et chocolats belges, que nous finissions avec économie, nous éloignant progressivement de la source d’approvisionnement. Nous retrouvâmes, dans une poche de nos sacoches, un fromage de chèvre, que nous avions emportés, à des fins de cadeaux, pour ceux qui nous rendraient service, pensant que son fumet ravirait nos dévoués. La plupart tournèrent de l’œil avant même de se fâcher, sentant, sous-jacente, une certaine ironie, quant à la moyenne portée gustative de la production fromagère nationale. Ainsi, ces succulents mets à la portée dynamisante, furent présentés en hommage à la bonté et à l’anniversaire de notre logeuse. De même, elle sortit de son frigidaire un gâteau crémeux, dégoulinant de future cellulite. Nous mélangeâmes plats, alcools, conversations, langues et souvenirs. Le temps, après lequel nous courions depuis le début, toujours en retard d’une information, venait brutalement de mourir, le vide nous enveloppait, seul notre soudaine amitié nous rapprochait. Nous saluâmes en fanfare la découpe du dessert et, une fois les bougies soufflées, nous embrassâmes affectueusement pour commémorer la nouvelle.

Nous parlions de nos voyages, de nos envies, de nos vies. Elle écrivait, et n’habitait cette maison louée, que la période nécessaire pour un roman, trouvant en ce lieu une sérénité inégalable. Nous nous étions étudiants, en mal de records, d’aventures, de fatigues. Délirant, épongeant les dernières bouteilles, je fus le premier à quitter la table pour le salon, où un café chaud nous était servi.

Devinant sur nos visages, l’épaisse couche de l’effort, maquillant nos cernes, d’un noir profond, elle profita de la douceur de cette soirée pour nous offrir un véritable logis, un lit, un vrai lit, pour une nuit. Elle savait le cadeau qu’elle nous faisait, ayant aussi, quelques années auparavant, parcouru l’Europe en escargot. Enfin, nous ne ressentirions pas les ornières, les trous de taupes et autres chardons, qu’une nuitée à la belle étoile procure.

Surtout, nous pouvions nous lever plus tard, n’ayant rien à démonter et si peu à ranger.

Cette nuit fut, pour nous, la nuit la plus longue, tant nous étions harassés, la veille. Et frais d’un repos salvateur, nous retrouvâmes, le lendemain, notre amie devant un petit déjeuner, pour champions, ceux des publicités mensongères de produits énergétiques. Engouffrant nos céréales, nos tartines de pâtes à tartiner chocolatées, nos œufs et notre charcuterie, noyés de café, une part du gâteau de la veille sous le nez, nous nous gavions à n’en plus finir, regrettant de devoir quitter ce paradis, ce havre de paix, qui nous avait été offert, cette nuit-là.

Mais le devoir étant ce qu’il est, nous nous embrassâmes longuement, tendrement. De part et d’autre naissait un pincement, la mort d’une amitié brève, mais heureuse. Les pistes interminables, balayées de bourrasques de vent, nous semblèrent, par la suite, infranchissables. Nous gardâmes toujours le souvenir de cette rencontre, des quarante ans de cette femme, que nous ne revîmes jamais, le nom incomplet d’une rue, symbolisée par une croix gravée, au stylo, sur une courbe, au milieu de la Hollande, indiquant sur la carte, une halte dans notre itinéraire.

Notre course atteignit Underdendam, son but, le lendemain. Nous n’avions pas gagné. Nous n’avions pas non plus perdu. D’autres arrivèrent, certains avaient déjà abandonné. On nous donna un café sans goût, un pauvre pan cakes, sans crème. Et quelques huiles du cyclotourisme et d’autres du hameau nous saluèrent, vantant notre courage, récompensant les premiers, oubliant de citer les derniers. Cela n’avait plus d’importance, on attendait les photos, puis enfin le banquet.

Nous, nous étions dans les temps, mais surtout dans un autre temps, dans une autre dimension, perdus dans les brumes hollandaises, sur une digue mythique, à souffler les bougies.

Jérémie Pierre JOUAN. Paris, 2003.

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