La veuve : Peinture de Georges
Laugée. 1880. Présentée en 1880 au Salon
des Artistes Français, où elle obtient une mention honorable et en 1889 à l’Exposition
Universelle, avec une médaille de bronze.
Une femme avec ses deux enfants, accablée par
la charge qui lui incombe d’élever, seule, ses enfants.
Une cour de chaumière. Une paysanne encore jeune, coiffée d'un mouchoir, chaussée de sabots, à la mine pâle, traverse d'un pas fatigué. Elle porte sur le dos une fillette endormie et traîne, accroché à sa jupe, un gamin déguenillé qui tient avec peine un gros pain sous son bras. Elle a, dans la main droite, un cabas plein de légumes. Peinture simple et franche, d'une couleur juste et d'un accent ému. Signé à gauche: G. Laugée fils; à droite: 1880. Georges Lafenestre - Le livre d'or du Salon de Peinture et de Sculpture. - Exposition des Beaux-Arts, 1880. Exposition des artistes Français vivants.
Dans un autre monde, et avec une mise en scène moins compliquée, je trouve encore une note émue dans la Veuve de M. G. Laugée, La pauvre femme, rentrant à son logis désert, semble succomber sous le fardeau. Le chagrin, la misère, ses enfants qu'elle porte ou qu'elle traîne après elle et qui répugnent à revoir le taudis désolé ou leur père est mort, les maigres provisions que renferme son cabas rapiécé, tout cela parle avec une éloquence d'autant plus navrante, que cette petite scène est peinte avec une couleur juste, solide et franche, sans préoccupation de produire de l'effet. M. Laugée excelle, du reste, à rendre la rie robuste des champs, et son autre tableau qu'il appelle l'Automne est également un excellent morceau. Le Salon des Beaux Arts de 1880. F. G. Dumas