Pauvre Antoine : Peinture de Georges
Paul Laugée. Huile sur toile.
Collection privée. Présenté au Salon des Artistes Français de 1886. Salon du Havre de 1887.
Commentaire de Louis
Albin extrait du « Glaneur » du 17 mai 1886
: « Le Pauvre Antoine de M. Georges Laugée.
On a tué le porc et il est là, tristement pendu la tête en bas, le ventre ouvert. Les enfants qui l’ont connu,
peut-être aimé, le contemplent, sérieux, avec des tristesses
plein le regard. Pauvre Antoine ! Il est tout de même
bien gras. Combien il fera de bons plats ! Le chat de la ferme n’a pas gardé le souvenir du cochon,
son camarade et, férocement, il se vautre dans le sang répandu
par terre et pourlèche de sa petite langue rose ses lèvres rouges.
Le sujet, certes, est trivial, mais l’exécution
qui en est fort savante intéresse comme d’ailleurs dans toutes
les œuvres de M. Georges Laugée.
Présenté au Salon du Havre de 1887, il est
commenté comme suit dans l’Almanach illustré
du Courrier du Havre : « Pauvre Antoine
!…on a remarqué, cette année, un nombre relativement étonnant
d’Antoines…Dans le siècle des porte-veine,
on comprend que les artistes y trouvent une donnée
qui les intéresse. Mais par une contradiction bizarre, le sujet ne
leur pas toujours bonheur, et c’est le public qui ne
se trouve pas toujours intéressé. Nous ne nous attacherons pas
à décrire le cochon que M. Laugée
a fendu de haut en bas avant de le pendre tout de son long à l’intérieur
de la boutique d’un charcutier. Cela
se comprend, comme étude de couleur.
»