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Désiré François Laugée

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Peinture : Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida

Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida
Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida

Désiré François Laugée
Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida


Technique : Huile
Support : Toile
Sujet : Scène historique de Désiré François Laugée
Localisation : Collection-Particuliere
Date : 1859 - Lieu : Salon-de-Saint-Quentin

Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida par Désiré François Laugée

Christophe Colomb Desire Francois Laugee peintre poete peintres et sculpteurs

Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de Rabida expliquant au Supérieur ses projets de découvertes : Peinture de Désiré François Laugée. Huile sur toile. Présenté au Salon des Artistes Vivants de 1859.

Dans le Feuilleton de la Presse du 7 juillet 1859, Théophile Gautier commente ainsi le tableau : « Maintenant Monsieur Laugée semble se rallier au camp des réalistes. Il a cependant commencé par l’histoire, ou du moins par le genre historique. On n’a pas oublié sa Mort de Murillo et sa Saint Elisabeth servant des pauvres. Cette année il a exposé un tableau qui se rattache à son ancienne manière, Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de la Rabida, et plusieurs autres dans son style nouveau. Christophe Colomb expose ses projets de découverte au Supérieur Don Juan José de la Marcheua, ancien confesseur de la reine Isabelle, dont la protection intelligente et dévouée leva pour lui tant d’obstacles. La scène est bien disposée ; la tête de Colomb respire le génie, et sa conviction gagne les moines attentifs qui doutaient d’abord. La Bible et des cartes géographiques jonchent la table. C’est là une bonne peinture anecdotique… »

Dans La Causerie : Promenade en zigzag à travers le Salon (1859), E. Bonnet écrit : « Nous avons vu avec plaisir et nous nous sommes longtemps arrêtés devant le tableau de Monsieur Laugée : Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie.
L’illustre voyageur, déjà blanchi par l’âge et la méditation, explique aux moines de ce couvent sur quoi se fonde sa conviction de l’existence d’un nouveau monde. Un doigt sur la carte, il indique l’emplacement du Cathay, le pays mythologique, l’Eldorado rêvé à cette époque par tous les esprits. Sa main gauche étendue, semble guider dans l’espace le navire qu’il mendie aux souverains incrédules.
La physionomie, où se peignent, à un haut degré, les souffrances du génie méconnu, son geste convaincu impressionnent vivement le moine assis qui l’écoute.
La persuasion n’a pas encore pénétrée dans son esprit, mais tout à l’heure il croira. Un peu en arrière, un autre religieux montre à ceux qui l’entourent la Bible ouverte et raille le fou sublime qui doit ouvrir un si vaste champ à la civilisation. Il menace presque l’homme suscité par la Providence et dont les paroles sont en désaccord avec la lettre des textes sacrés. Un enfant, accroupi au pied de Colomb, paraît être le fils du voyageur, et son esprit, insoucieux des hautes discussions qui s’agitent auprès de lui, est plus satisfait de voir arriver la légère collation que les religieux offrent aux deux vagabonds.
Dans le fond, la porte ouverte laisse apercevoir la mer bleue, l’infini.
Le dessin de cette œuvre est correct, la couleur sobre et juste, la touche ferme, mais plus adroite que juste.
Le moine incrédule a le geste et une physionomie trop mélodramatiques. Malgré ses défauts, nous aimerions avoir beaucoup de tableaux de cette valeur et de ce genre au Salon. Il y a là-dedans autre chose que de la manière et de l’enluminure. »
Dans le Journal de Rouen, Alfred Darcel commente l’œuvre du peintre : « Christophe Colomb au couvent de Sainte Marie de la Rabida expliquant ses projets au prieur qui l’a recueilli, mourrant de faim et de fatigue, pendant le voyage qu’il fait à pied avec son fils, pour soumettre à la cour d’Espagne son plan de navigation vers le monde nouveau qu’il a deviné. La scène est bien disposée, s’explique presque d’elle-même ; la pantomime des moines qui traitent mentalement de fou l’homme de génie est bien sentie sans être outrée, et forme n contraste naturel avec l’attention que le prieur apporte aux explications du voyageur. Et puis tous ces personnages respirent un air pur et frais sous les arceaux du couvent qui les protègent contre les rayons du soleil extérieur. »

Dans la Tribune Artistique et Littéraire du Midi, Marius Chaumelin présente le tableau exposé au Salon de 1859 : La peinture de M. Laugée a moins de mignardise et plus d'éclat. Le Christophe Colomb au couvent de Sainte-Marie de Rabida, — qu'expose cet artiste, — est, de plus, une œuvre sérieusement pensée.
Assis devant une table chargée de papiers et de cartes géographiques, l'illustre aventurier expose ses projets de découvertes au supérieur d'un couvent de Franciscains qui lui a donné l'hospitalité, à Don Juan Ferez de Marchena, ancien confesseur de la reine Isabelle. Des moines ignorants, debout de l'autre côté de la table , écoutent d'un air sceptique et gouailleur ; l'un d'eux tient en mains la Bible, dont il semble opposer le texte, — comme un argument sans répliques, — aux assertions du marin. On comprend que ces gens-là auraient bonne envie de déférer Colomb au saint-office. Après cela, leur aveuglement n'était-il pas celui de tous les contemporains? Et n'était-ce pas de la bouche d'un savant qu'étaient sorties les paroles suivantes, — que M. Laugée a eu l'idée assez malheureuse d'écrire avec son pinceau sur un parchemin placé à terre, près de Don Juan Ferez: « Est-il rien de si absurde que de dire qu'il y a des antipodes qui marchent les talons en l'air et la tête en bas ?.... Une partie du monde est à l'envers, si les arbres poussent, les racines en l'air et les branches en bas.... » Paroles naïves, pour ne pas dire plus, auxquelles Colomb répondit avec la prescience merveilleuse du génie: « Unus erat mundus, duo sint ! » — II n'y avait qu'un monde, désormais on en comptera deux !....
M. Laugée a su donner à chacun de ses personnages la physionomie qui lui convenait ; l'enthousiasme illumine la figure pâle et mélancolique du Génois ; la tête de Don Perez respire la bienveillance; les moines ont la face plate et le rire stupide. Assis et tournant le dos au groupe principal, le jeune fils de Colomb , épuisé par les fatigues du voyage, regarde venir un vieux franciscain qui lui apporte des fruits sur une assiette. — Le soleil emplit la salle du couvent où se passe la scène, et par une porte du fond on aperçoit la mer et le ciel bleus.
Tout cela est peint avec largeur et vérité dans un petit cadre. Ce n'est pas à dire pour cela que le tableau de M. Laugée soit irréprochable. Nous avons remarqué quelques imperfections de dessin; Don Perez et Colomb nous ont paru mal posés sur leur siège ; en revanche, le raccourci de la main gauche de ce dernier est merveilleux d'exécution.
En somme, l'exposition de M. Laugée méritait bien de fixer l'attention des connaisseurs marseillais, de même qu'elle avait su conquérir, au dernier Salon de Paris, les éloges universels de la critique.

Henry Fouquier dans Etudes artistiques, Lettres sur le Salon de 1859, commente ce tableau : Voici enfin la figure noble et grande de Colomb. Suivi de son fils, enfant faible et souffreteux que tue sa vie errante, l'illustre Génois, brisé de fatigue, se rendant à pied à Madrid, s'est arrêté au couvent de Santa-Maria de Rabida. L'œil inspiré, il montre au supérieur Don Pérez une carte du monde complété par lui. Deux frères se penchent curieusement sur la table. L'un, à l'aspect sinistre, semble invoquer déjà le glaive séculier contre l'impie qui nie la parole biblique; l'autre l'insulte de son rire grossier et idiot. Le supérieur seul regarde avec intelligence, et son œil promet un protecteur à Colomb. Cette toile de M. Laugée, par l'habileté de la facture, moins encore que par la science de composition, mérite, selon nous, les plus grands éloges. C'est à la fois l'œuvre d'un penseur et d'un peintre.

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