Marie Augustine Picard est née le 18 mars 1863 à
Saint-Pierre-les-Elboeuf.
Marie Augustine Picard est Tisserande.
Elle épouse Jean Emile
Jouan, le fils légitime de Pierre
Louis Auguste Jouan, tisserand, et de Marie
Ursule Cure, Tisseuse en drap. Ils se marient le vendredi
23 septembre 1881 à 20h à Saint-Pierre-les-Elbeufs.
Un certificat de satisfaction à la loi de recrutement du futur, son
état de dispense du service, à titre de soutient de la famille,
ayant été constaté sur la présentation de son
livret de soldat. Sont présents : Léon Vautier
(Présent) Oncle de l'épouse, Pierre Louis Vautier
(Présent) Aïeul et voisin de l'épouse, Jules Gustave
Vautier (Présent) Oncle de l'épouse, Lexia
Bazire (Présent) Beau-frère et voisin de l'époux.
Ce couple aura un enfant :
Le 21 novembre 1881 naît son fils Emile
Auguste Jouan.
Jean Emile Jouan et Marie
Augustine Picard divorcent le 20 février 1902 à Rouen.
Par jugement en date du 20/02/1902 rendu par le Tribunal Civil
de Première Instance de Rouen, le
divorce entre les époux JOUAN a été prononcé en
faveur de l'épouse.
La transcription en a été faite sous le numéro 89 du
registre de l'armée à la date du 01/07/1902.
Le Tribunal ayant délibéré conformément à
la loi, Monsieur le Président a prononcé publiquement le jugement
suivant:
MOTIFS:
Attendu qu'il résulte des renseignements produits au Tribunal, que
Jouan est d'un caractère jaloux, violent et brutal, s'adonnant à
la boisson et se livrant à l' inconduite; qu'il passait la plus grande
partie de son temps au café et rentrait fréquemment au domicile
conjugual échauffé par la boisson.
Qu'enfin, il fréquentait des femmes de mauvaise vie et découchait
souvent, notamment depuis un an, époque à laquelle il a fait
la connaissance d'une femme P, l'une de ses voisines.
Qu'enfin, depuis le mois de juin dernier, il a quitté le domicile conjugual
et abandonné femme et enfants, pour aller vivre maritalement avec la
femme P.
Attendu que ces faits sont suffisants pour accueillir la demande en divorce
de la dame Jouan.
Attendu que Jouan, bien que régulièrement assigné, n'a
pas constitué avoué.
Par ces motifs, le Tribunal, Monsieur l' Avocat de la République entendu
en ses conclusions orales:
- Jugeant en matière ordinaire et en premier ressort, donne défaut
contre Jouan, faute par lui d'avoir constitué avoué.
- Et pour le profit: prononce le divorce entre les époux Jouan au profit
de la femme, avec toutes suites et effets de droit.
- Révoque pour cause d'ingratitude, toutes donations et avantages quelconques
que la dame Jouan aurait pu consentir à son mari par n'importe quel
acte.
- Renvoie les parties à se pourvoir ainsi qu'elles aviseront, pour
la liquidation de leurs droits et reprises.
- Confie aux soins et à la garde de la demanderesse les deux enfants
issus du mariage.
- Ordonne la transcription du présent jugement sur les registres de
l' Etat Civil de la commune de Saint-Pierre-les-Elbeuf,
lien de la célébration du mariage et que mention en sera faite
en marge de l'acte de mariage des époux Jouan du vingt-trois septembre
1881.
- Condamne Jouan à faire et servir à sa femme une pension alimentaire
de trentes francs par mois, payable d'avance à compter du jour de la
demande, au domicile de la demanderesse, pour lui permettre de subvenir à
ses besoins et à ceux de ses enfants.
- Le condamne en outre aux dépens, à recouvrer par le Trésor
comme en matière d' Assistance judiciaire, comme l'huissier désigné
par l'assistance judiciaire pour signifié le présent jugement
au défaillant.