Sebastien Couturier Peintures et sculptures dessin et musique
Sébastien Couturier voit le jour le
mardi 4 juin 1822 à Chalon-sur-Saône (71321).
Il est le fils légitime de Claude
Couturier, Vinaigrier, âgé de 39 ans et de
Jeanne, Marie Bugniot,
âgée de 21 ans. A sa naissance, il a un frère Claude
Couturier (né en 1820). Domicilié à Chalon-sur-Sâone
en 1865.
Sébastien Couturier sera Peintre
et chimiste.
Son père Claude
Couturier meurt le 7 août 1865, Sébastien Couturier
est âgé de 43 ans.
Note : Le brevet d'invention de quinze ans,
dont la demande a été déposée le 26 mai 1857, au
secrétariat de la préfecture du département de Saône-et-Loire,
par le sieur Sébastien Couturier, rue de Gloriette,
à Chalon, pour une pâte avec tan épuisé,
propre à la fabrication de papiers et cartons.
Bibliographie de la France : ou Journal général
de l'imprimerie et de la librairie - 1859 (48)
Auteur : Cercle de la librairie Edité en 1859
VARIÉTÉS : RonTera procédé de
fabrication da papier.
M. Sébastien Couturier, auteur d'un nouveau procédé
de fabrication du papier, a adressé la lettre suivante au Musée
des sciences :
Vous savez par quelle cause le prix du papier est toujours
si élevé : la matière première est trop rare et
demande, pour être rassemblée, un travail et une main-d'oeuvre
considérables.
Cette cherté des chiffons m'avait depuis longtemps poussé à
rechercher si on ne pourrait pas les remplacer par une matière moins
coûteuse, qui permît de livrer le papier à un prix moins
élevé. Après de nombreux essais sur des matières
premières très variées, j'en vins à employer le
tan épuisé, résidu des tanneries, et après plusieurs
expériences dans différentes papeteries et différentes
époques, je parvins à obtenir du papier et du carton avant toutes
les qualités désirables. Je pris un brevet d'invention le 26 mai
1857.
On prend du tan épuisé, résidu des tanneries; ce tan, composé
d'écorces de chêne, a subi une première fermentation dans
le tannage des cuirs; on le soumet à un nouveau broyage, pratiqué
avec la noix dont se servent les tanneurs pour broyer les écorces. On
charge cette noix de tan épuisé, soit sec, soit humide. Si le
tan est humide, il faut écarter davantage les dents de la noix; mais
le tan sec est préférable. La noix, en le broyant, lui fait subir
un mouvement de torsion qui désagrège le ligneux d'avec la matière
incrustante, (il est bien entendu que la noix peut être placée
soit perpendiculairement, soit horizontalement, soit obliquement.) Le tan, une
fois broyé, est soumis à l'action d'un ventilateur quelconque,
qui le projette à différentes distances, selon que ses particules
sont plus ou moins volumineuses; par ce moyen, on peut séparer le ligneux
suivant son degré de finesse: un simple ventilateur à vanner le
blé peut à la rigueur suffire.
On peut employer aussi la décantation : par ce moyen, on obtient différentes
couches. Les plus superficielles sont composées des particules les plus
fines, tandis que les inférieures sont composées par les éléments
les plus grossiers.
Par la ventilation, le tan est lancé à des distances variables,
selon la pesanteur de ses particules; la matière incrustante, séparée
du ligneux parle mouvement de torsion que lui a fait subir la noix, se trouve
cependant entraînée avec lui : de sorte qu'il est nécessaire,
pour séparer la matière incrustante du ligneux, de lui faire subir
un tamisage quelconque ; la matière incrustante, qui a la forme, de poussière,
passe a travers les tissus plus ou moins écartés des tamis et
laisse sur ces tamis le ligneux, qui est alors presque pur. Un simple blutoir
de meunier, muni de toiles métalliques, suffit pour cette opération.
Quand on emploie la décantation, on procède de la même façon,
après avoir préalablement fait sécher le tan.
Après cette opération, quand le ligneux est encore trop grossier,
on le soumet à un nouveau broyage par la noix, comme plus haut, et l'on
recommence l'opération du tamisage.
Le ligneux, qui a été tamisé, est la substance propre à
fabriquer des cartons et des papiers; mais, si l'on veut que ces cartons et
ces papiers soient privés d'odeur et de substances grasses, il faut faire
subir à la matière les autres préparations suivantes :
Pour priver le tan de sa mauvaise odeur, due à des huiles empyreumatiques,
des substances grasses, des acides tannique, malique, gallique, etc, qu'il contient,
on le dépose dans une cuve de bois munie de tuyaux amenant de la vapeur
d'eau par le fond, en couches successives de huit à dix centimètres
d'épaisseur; ces couches sont séparées les unes des autres
par des couches légères de chaux vive, qui, sous l'influence de
la vapeur d'eau et par conséquent de la chaleur, forment, avec les matières
grasses, des margarate, stéarate, oléate, et de plus des tannate,
gallate, malate, etc, de chaux.
Avant de faire arriver la vapeur d'eau dans la cuve, on la remplit d'eau. Après
l'opération le tan est ramolli : alors il est bien plus facile à
diviser sous les dents des machines qui broient la pâte des papiers ou
des cartons.
Après cette opération, il peut encore rester des matières
grasses dans le tan ; pour l'en priver complètement, on le soumet à
une lessive de potasse ou de soude, rendue caustique par de la chaux vive.
La première préparation suffit pour faire des papiers et des cartons
bruns. Après la deuxième opération, on soumet le tan à
des vapeurs de chlore, ou on le met en contact avec des sels de chlore, et on
obtient du papier blanc ; seulement il faut un peu plus de chlore que pour décolorer
le chiffon.
Il faudra bien avoir soin, dans la fabrication des papiers et des cartons de
tan, de n'employer, pour laisser passer les eaux de lavage, que des tuyaux de
bois, de terre vernissée ou de porcelaine ; car les tuyaux métalliques
s'altèrent rapidement sous l'influence des malate, gallate, etc, de chaux.
Quant aux couleurs, on peut donner à la pâte toutes les colorations
possibles.
Le tan peut être employé seul ou mélangé avec des
chiffons en quantité variable. Par mon procédé, on peut
fabriquer des papiers et des cartons, soit à la main, soit avec des machines.
On peut fabriquer tous les papiers et tous les cartons, soit d'une feuille,
soit de plusieurs feuilles collées ensemble; seulement il faut que l'opération
du broyage soit parfaitement exécutée. Le carton obtenu par ce
procédé est moins hygrométrique que celui des chiffons.
Le collage s'opère de la même manière que pour les autres
papiers; seulement on peut remplacer les colles actuelles, dans les papiers
très ordinaires et les cartons, par de la paille réduite en bouillie,
comme dans la fabrication ordinaire du papier de paille. On peut aussi remplacer
les colles actuelles par des débris de cuir chauffés à
la vapeur et déchirés par des machines, de manière à
en former une bouillie; ces bouillies, ou colles de paille et de cuir, agissent
sur le tan en l'enveloppant dans un réseau, comme fait le gluten pour
la fécule dans la pâte de pain.
Quand on a employé le ligneux du tan à la fabrication du papier
et de carton, il reste des détritus formés par la matière
incrustante; ces détritus peuvent être utilisés de différentes
manières : on en fabrique des mottes à brûler, à
l'aide d'une presse hydraulique, et ces mottes peuvent servir à chauffer
les machines à vapeur, car elles donnent une grande quantité de
chaleur.
Si on n'emploie pas les détritus aux usages précédents,
on peut les brûler en masse et sur place ; comme ils sont très
riches en potasse, ils en fourniraient une grande quantité au commerce.