Nous avons la bonne fortune de pouvoir publier aujourd’hui
un absolument inédit de cet auteur,
morceau tout de circonstance et qui sera apprécié,
nous n’en doutons pas par les lettrés et les
délicats et aussi, surtout, par les mamans.
Bébé a ses grands parents pour le jour de l’an
Cher grand père, chère grand-mère,
On dit que la vie est amère,
Que chacun souffre ou doit souffrir,
Que jusqu’à l’heure de mourir,
Ici-bas, on peine sans trêve,
Et que le bonheur n’est qu’un rêve !
Est-il vrai ? Faut-il donc pleurer,
Et ne jamais se consoler ?
Est-ce bien vrai ? – Non, non, je doute
Car, précisément, sur ma route,
Je rencontre nombre d’heureux :
Lorsque les gens s’aiment entre eux
Qu’ils cherchent à toujours bien faire
C’est déjà du bonheur, j’espère !
Je vous aime, chers grands parents,
Vous, si bons pour tous vos enfants,
Que l’on soit dans la Capitale
- Beau Paris, ma ville natale –
Ou sous le même toit, l’été
Chacun par vous est très gâté !
Aussi votre enfant vous souhaite,
En ce jour de joie et de fête,
Santé, repos, pais et bonheur !
Que soucis, tourment ni douleur
Ne frappent plus à votre porte,
Et que quatre-vingt-quinze apporte,
- Pour réjouir l’humanité –
Une ère de félicité !
Eva Laugée, décembre 1894
(Publié dans Le Glaneur Littéraire
: Les poètes du Vermandois)