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Pauline Viardot

Pauline Viardot est née le 18 juillet 1821. Elle est la fille du célèbre ténor Manuel Garcia qui excellait dans les œuvres de Rossini. Elle est aussi la petite sœur de la « Grande cantatrice » Maria Malibran qui disparue malheureusement trop tôt en 1828.
Pauline Viardot étudie le chant avec sa mère et elle acquière une grande tessiture de deux octaves et demi qui lui permet d’étendre son répertoire. Elle étudie le piano avec Franz Liszt et la composition avec Anton Reicha. Elle devient ainsi une musicienne achevée. Dès l’âge de 15 ans, en 1836, elle se fait remarquer comme concertiste à Bruxelles. Puis en 1838 elle obtient son premier grand rôle avec Desdemone dans Otello de Rossini à l’opéra de Londres. On sent derrière ce choix la main du père spécialiste de Rossini.
C’est en 1839-40 que Pauline Viardot fait la connaissance de Frédéric Chopin et de George Sand qui demeurent à Paris Square d’Orléans dans le quartier de la nouvelle Athène. Une véritable amitié se noue entre-eux. Avec Chopin, qu’elle appelle « Chip-Chip » dans le privé, elle joue à quatre mains et ils ont besoin mutuellement l’un de l’autre musicalement. Pauline Viardot adapte des paroles sur les Mazurkas qui deviennent des mélodies pour chant et piano. Chopin disait que quand Pauline était absente, il en perdait l’inspiration. Avec George Sand, qu’elle appelle aussi « Ninoune », naît une grande et longue amitié. Dans son roman « Consuelo » écrit en 1842, George Sand fait de Pauline Viardot son héroïne. C’est encore George Sand qui en 1840 conseille fortement à Pauline d’épouser l’écrivain et critique littéraire, Directeur du Théatrre-Italien, Louis Viardot de 21 ans son aîné (1800-1883).

Les plus grands compositeurs de l’époque écrivent pour elle : Brahms, Saint-Saëns, Schumann, Fauré, Massenet et Gounod. Elle donne elle-même des cours de chant à de nombreux élèves. Elle aime mettre les gens en relation et créer des liens durables avec les uns et les autres. Ainsi, pendant 40 ans elle entretiendra une relation amoureuse mais platonique avec l’auteur russe Ivan Tournéguiev et ensembles ils contribuèrent à faire connaître la musique Russe en France.

Tous ces liens d’amitié se créent au Square d’Orléans qui est un véritable foyer artistique où vivent à cette époque :

Au n° 2
- Le peintre Dubufe, peintre des élégances impériales et beau-frère de Gounod.
- La danseuse Taglioni, qui révéla la danse sur pointe au public (la 1° à
rembourrer ses chaussons de coton) et fit entrer le Romantisme en danse par
la « Sylphide », son chef d'oeuvre et son triomphe à l'Opéra, chorégraphie
de Philippe Taglioni son père.
- Louis Viardot directeur du théâtre italien, et sa femme Pauline née Garcia

Au n° 4, Marmontel. En 1827, il entre au Conservatoire de Paris pour devenir
l'élève de Pierre Zimmermann (piano), Victor Dourlen (harmonie), Jacques
Fromental Halévy
(fugue) et Jean-François Lesueur (composition). Il obtient
deux premiers prix (solfège et piano). En 1837, il devient assistant de
solfège au Conservatoire. En 1848, il succède à Zimmerman et acquiert une
grande renommée de pédagogue efficace et imaginatif.. Il forme de nombreux
élèves dont Georges Bizet, Vincent d'Indy, Théodore Dubois, Ernest Guiraud,
Émile Paladilhe, Louis Diémer, Francis Planté et Claude Debussy, et la gracieuse Clara Loveday, pianiste et cantatrice d'origine anglaise, à laquelle Alkan dédiera sa Bourrée d'Auvergne.

Au n° 5 bis, Joseph d'Ortigue.

Au n° 5 ter Alexandre Dumas et sa maîtresse la belle Krelsamer. Ils invitaient
l’actrice Melle Mars, Zimmermann, La Fayette, Musset, Eugène Sue.
Après lui, y vécut George Sand (amis : Balzac, Heinrich Heine, James de Rotschild)
Vinrent aussi : Hugo, Vigny, Musset, Théophile Gautier, Lamartine.
Puis Baudelaire après Sand.

Au n° 6
- le sculpteur Dantan, célèbre pour ses bustes, caricatures de ses
contemporains à ressemblance parfaite, le Dantorama

Au n° 7
Le pianiste Zimmermann, prestigieux professeur du Conservatoire, dont les
élèves furent Gounod, Bizet et César Franck, et qui recevait là, Rossini,
Berlioz et son voisin Chopin. En 1848, il a une liaison avec George Sand qui
le surnomme "le nouveau Mozart".
- Charlotte Marliani, laquelle tient table ouverte pour Mme Sand et son
amant.

Très cultivée, Pauline Viardot parlait cinq langues et allait chanter dans toute l’Europe. A Paris elle tenait Salon Square d’Orléans où de nombreux poètes, musiciens et peintres se retrouvaient, dont Ary-Schaeffer qui fit son portrait. Elle recevait aussi de nombreux jeunes talents qu’elle aidait à débuter dans leur carrière artistique. Fidèle en amitiés, elle conservait des liens avec tous ceux qui avaient été ses élèves, et ceci jusqu’à sa mort à Paris, 243 Boulevard Saint Germain, le 18 mai 1910.

Voir aussi :

Livre d'or d'Antoinette Malézieux

 
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